Euthanasie

  • Que faut il faire face au monde ?

    Nous pourrions presque nous diviser en sous catégories :

    1°) Les grands optimistes qui n’écoutent que la petite voix de l’ascension ! Rester positif et s’occuper du bon et du bien. Le mauvais finira bien par perdre la partie – Ils ont raison.

    2°) Les combattants qui veulent défendre leurs valeurs, de toutes les façons possibles, afin de ne pas laisser l’ombre s’étendre – Ils ont également raison.

    3°) Les résilients, qui s’occupent de se préserver, eux et toute la famille et/ou les proches – Ils ont également raison.

    Appartenant aux 3 catégories en même temps, j’ai demandé aux guides ce que je devais faire, face au scandale des vaches (du covid, etc...). Dans un premier temps, ils m’ont répondu que toute action violente entrainerait une modification de ma propre ligne de temps. Puis il y a eu ces derniers évènements. Là 0 réponse. Ce qui veut dire Moi par rapport à Moi-même. Libre arbitre. Que voulais-je tolérer – ou pas, et quoi faire - dans quelle mesure ? Autant vous dire que dans ma tête ce n’était pas simple.

    Puis les réponses sont venues, pas nécessairement des guides d’ailleurs. Vichy, les Juifs, le nazisme, la résistance. Puis bien plus tard, le covid, le Rivotril, le vaccin… Puis les vaches… etc. Il nous appartient tout de même de ne pas trop tolérer l’intolérable. Sinon, tout comme dans l’expérience de Milgram, je vais griller le mec d’en face sous prétexte d’obéissance. Car à un moment donné qui ne dit rien consent.

    Oui mais où s’arrêter ? Il me fallait aussi me confronter à ma propre réponse, voir ce qu’il en est, lorsque la transition est démarrée, mais que l’on reste humain – malgré tout et heureusement. Ma réponse, je l’espère, va vous aider à trouver la vôtre (ou pas, ou partiellement, ou une décision contraire, mais globalement c’est le but).

    Comparer les vaches aux Juifs de 39/45, c’est gonflé n’est-ce pas. Mais qui vit avec les animaux sait à quel point, quoi que leur conscience soit différente, ils en ont une. Et à quel point eux aussi transitionnent à leur façon. Mon mari n’était pas ravi… Vilaine que je suis, je lui ai répondu qu’il préférait la classe des résistants de 1945. Ceux qui arrivent après le feu ? Que du moment qu’il avait sa côte de bœuf de temps en temps, le reste était bien égal. C’était chaud à la maison, à 2 heures du mat, avant que je prenne la route. Mais dans le fond, il adhérait, il avait juste peur. Puis quand on tolère les vaches, on finit par tolérer les gosses, et le reste. Car la tolérance, ça s’étend… Comme le linge en plein vent : le bruit de la tolérance envahit le jardin de l’intime, tout comme son contraire d’ailleurs.

    Figurez-vous qu’en même temps nous étions en panne complète de chauffage.  Et d’eau chaude. 4 jours. Donc bien avant que la partie révoltée de moi-même décide de partir en Ariège. Il a fallu que nous mettions en place des moyens de remplacement : chauffages d’appoint, bonne humeur et pulls over. Et casserole d’eau chaude pour se laver.

    Me voilà partie. Sur le terrain, je me surprends à partir, flair au vent, enquêter sur le sujet. Tout de même bien déterminée à agir à ma façon. Je vais voir le responsable syndical en prononçant les mots magiques : faire un don pour aider la cause. Ce qui m’a permis de rencontrer tout le monde, et de bénéficier d’un enfumage catégorie luxe.  Mais surtout de pouvoir circuler dans toutes les zones. Je ne vous dirai rien de plus, car je tiens à ma peau. Mais dites-vous bien que tout ce que vous voyez sur les réseaux sociaux, ou les médias, est partiellement faux, tronqué, dé contextualisé. Mais que l’avantage du mouvement reste très important : sans doute d’obtenir, rapidement, que le gouvernement sauve sa peau (ou les futures élections) et rétrograde doucement sur le sujet…

    Puis me voilà confrontée au terrain. Des femmes concernées me regardent d’un air à peine voilé par le mépris du Résistant au Normi : je n’étais pas armée. Et n’avais pas l’intention de l’être. Dont acte, ma conscience refusait la violence. Je leur répondais qu’il existait d’autres moyens, plus softs ! J’en parlais au charismatique Pierre Guillaume (mais quel géant). Suscitant l’effroi : mais elle ne va quand même pas suggérer autre chose ? (de parfaitement non violent).

    Je voyais donc, d’un air médusé, les femmes s’armer de bâtons, et les hommes de caillasses. Face à des CRS, je trouvais ça un peu, comment dire, léger ? Inutile ? Sans résultat à attendre. Là encore je me questionnais, et moi ? Moi, non, je n’étais pas du tout décidée à ça, et ne voulais faire de mal à personne. J’étais venue participer à un blocus. Pas à une action violente.

    Etait-elle évitable ? Oooh oui, croyez-moi. Il existait – sur place – de vrais moyens d’agir tout en douceur. Mais 1) Ce n’était pas ce que souhaitait l’agriculteur, qui avait signé avec le préfet (ce qui était compréhensible, vu la pression). Et 2) ce n’était pas ce que souhaitaient, ni les présents, ni les responsables. On n’était pas venu sauver CES vaches, me répondit-on, mais les autres, les futures. Bien-Bon, en clair en faisait dans la démo. Et les 4 à 500 petits résistants étaient pour beaucoup, venus se battre. Pas autre chose (et manger, il y avait de la viande au barbecue pour 500 personnes affamées). Eux aussi me répondirent : c’est foutu pour CES vaches. Ah. Bon. Naïve que je suis. J’avais donc ma réponse : je ne suis pas violente, et ne le deviendrai pas. Mais une bonne part de l’humanité l’est encore.

    Vous avez ma réponse, et sans doute peut-être une part de la vôtre. Comme je vous le disais, il existe toujours d’autres moyens. Chaque niveau de conscience a ses propres armes. Et à peine avais-je formulé ceci, que je sentis le vent frais des guides, et de mes défunts.

    Après bien des découvertes, vers 16 heures, je pris la décision de rentrer chez moi. Sachant que le temps de s’extraire en sécurité allait être long. J’embrassais le  chien local, adorable, et dit aux présents que je rentrais (ah mais pourquoi ? La cause ? blablabla). L’agriculteur était parti avec toute sa famille, les responsables également, pour la plupart, et aussi une bonne part des présents. Il ne restait pas plus de 25 à 40% des invités. Pourquoi ? Mon boulot tout simplement. Et la partie était jouée. Autant ne pas y perdre mon temps en plus.

    J’avais la réponse des guides. Confrontée à ma conscience, mon vrai moi est sorti de son trou. Fallait-il encore s’y confronter. Ce n’est donc pas le boulot, ni la faiblesse, qui m’ont ramenée à la maison, mais bien d’autres choses, non racontables.

    Ceci dit les agriculteurs ont commencé une action : et elle est juste. Elle n’est pas violente non plus (bloquer des axes ou répandre du fumier). Le mouvement aura au moins servi à ça : déclencher une forme de résistance plus pérenne. Je pense que c’était le but des responsables locaux, face aux paramètres spécifiques du site, et aux stratégies d’arrière ban.

    Que m’a donc appris cet évènement. Et que je peux partager : face à l’intolérable (à chacun de déterminer ce qu’il appelle ainsi), il y a toujours de l’espoir, et toujours quelque réponse à apporter, conforme à sa conscience. Le renoncement, et le non-choix, sont aussi des formes de réponse. Conforme à la conscience qui les formule. Et qui peut avoir ses propres objectifs, tout aussi importants. Il n’y a donc pas de bonne ou mauvaise réponse.

    J’ai aussi appris, en direct, et preuve en main, que la communication a été tronquée (grave) de tous les côtés. A un tel point que je m’en suis distancée.

    A la bonne entendeur,

    Je vous embrasse.

    Elizabeth

  • Après l'affaire Rillette, Faut-il tuer Capucine ?

     

    Un problème qui appelle à être résolu : à vos commentaires (voir l'éditorial)

     

     

    Capucine, c'est mon cochon. Agée de 5 ans, elle peut, je l'espère, vivre encore 10 ans. Elevée à la main, elle ne craint pas l'homme. Pire encore, la plupart du temps, elle ne l'aime pas. Elevée avec amour, j'ai fait la promesse que nul ne toucherait à ses jambons, et qu'elle serait enterrée à son décès. 

    Née chez un éleveur, destinée à la charcuterie, elle doit sa "chance" au fait que sa mère a zigouillé toute la portée. Sauf 2 porcelets que l'éleveur n'a pas eu très envie de biberonner. Et voilà la petite Capucine qui atterit à la maison, adorable, se faisant gratter le ventre, tentant de me piquer mon petit déjeuner dans le bureau, et de grimper sur mes genoux. Le temps passe, 50, 100, 150, 200, 300, 350 kilos. Capucine se stabilise. Ouf.

    Dans un premier temps, Capucine perdit toute sociabilité avec ses congénères, exit la compagnie. Capucine vit seule, histoire de ne pas tuer ses compagnons. Mais nos câlins sont tendres. Tendre cochon. Puis les femmes aiment les cochons, tout le monde sait ça. Puis elle se mit à charger les hommes. Capucine n'a jamais aimé les hommes. Ne me demandez pas pourquoi. Bref, tout copain venu m'aider à bricoler termine en saut à la perche sur sa pelle pour monter sur le toit de la cabane. Puis je dois organiser des sorties rapides quand on lui sert ses bottes de foin. Enfin, elle finit par m'agresser (et de se ramasser la baffe de sa vie). Vétérinaire spécialisé, information, quid du comportement du cochon docteur ? J'ai eu plusieurs cochons, mais jamais comme ça.

    Réponse du Spécialiste de la cause cochonnesque : le cochon finit toujours agressif, puis très agressif. Voilàààà. Dans les élevages, ils les réforment (traduire par la transformation en jambon). Comme dirait Jacques Brel, les Bourgeois, c'est comme les cochons, et plus c'est vieux, et plus c'est con. Ah...... Le véto continue : personne ne doit rentrer, sauf vous. Et pas quand elle est en chaleurs (je confirme, la mauvaise humeur des femmes qui ont leurs ragnagna, ce n'est rien à côté). Ah.... On peut la tranquiliser pour soigner ? Non, trop de gras, au fusil les seringues ne toucheront pas le muscle. Ah.....

    On en parle aux copains qui connaissent. Réponse de l'agriculteur du coin : bah on la bouffe, on fait des saucisses, des bonnes saucisses. Non Denis, tu oublies. Réponse des potes : te fais pas chier, ne prends pas de risque, Euthanasie et fin de l'histoire...... Réponse du véto : elle est normale, faut juste vivre avec - un caractère de cochon.

    Et vous : vous feriez quoi ? Sachant que si mes petits enfants rentrent dans le parc, ils sont morts (ce n'est pas une image). Sachant que si la belle mère rentre dans le parc elle est morte aussi ? (Mmmmm ????)

    1°) Solution A : transformation en saucisse après abattage sans souffrance (au fusil) et cadeau de la viande à une association.

    2°) Solution B : Transformation en saucisse par les potes agriculteurs du coin (égorgement, Kouik) et saucisses pour tout le monde.

    3°) Euthanasie après tranquillisation par voie orale, puis copain avec sa pelleteuse pour faire un trou de 2 mètres sur 3/3 : coût global environ 1.000 euros. C'est illégal.

    4°) Euthanasie au fusil de chasse et suite à la pelleteuse : 100% illégal, cout réduit de 500 euros

    5°) Euthanasie par le véto, puis équarissage et fin en bouillie surcuite qui part dans les engrais : solution 100% légale.

    6°) Création de mesures de sécurité XXL et électricité 11 ou 15 joules sur 3 rangées pour qu'aucun enfant ne puisse passer. Livraison du foin en tracteur. Soins après tranquillisation systématique si malade, 0 contact et prise de risque limité à ma seule personne. Jamais de soins seule sans témoin extérieur qui puisse faire diversion avec un casse croute.....

    7°) Euthanasie payante de vos ennemis, belle mère incluse, Capucine étant à la fois utile, et nourrie gracieusement, mieux, elle travaille pour la famille.

    Soyez Franc : prenez un autre pseudo si vous voulez, et dites-moi ce que vous feriez. Sans surprise, j'ai choisi la solution 6. Mais non sans me questionner. J'ai éliminé les solutions 2 et 7. En cas de guerre et d'enfants qui manquent, j'aurais offert sa viande à des enfants.

    Alors pourquoi sauver Capucine ? Je vais vous le dire : elle a le poil très dur (brosse à dent), elle est grognon tout le temps, elle ne veut pas qu'on la touche. Exit Babe. Bienvenue Godzilla. Mais c'est son droit, elle est normale. C'est moi qui ait pris la responsabilité de sa vie sur mes épaules, et qui lui ait fait une promesse. Une promesse qui n'est pas soumise à la condition qu'elle me flatte de sa tendresse. Je ne lui ai pas dit "si tu vires mauvaise, je te bute". Alors qui suis-je si je ne tiens pas ma promesse ? Fut-elle à un cochon ? Il serait pourtant simple de m'en dédouaner. D'ailleurs tout mon entourage priait silencieusement pour que je change d'avis. Mais si je tue Capucine, je ressemble un peu à ces médecins Canadiens qui euthanasient en silence les handicapés et malades qui coûtent trop cher au système. Mais je n'ai pas forcément raison. Peut-être que finalement c'est Capucine qui va me manger. Et alors ? 61 ans, bien vécu.... Mourir pour ses Valeurs, c'est Mourir avec Honneur.

    Capucine aura donc un parc en acier (déjà construit) avec un triple fil auminium pour passer le jus. Et c'est moi qui la déménagerai dans notre future maison. Elle sera transportée avec soin dans notre vieux J5. Elle aura du bon foin et du Maîs. Et j'espère pouvoir tenir ma promesse. Soyons humble : vais-je y parvenir ?

    Gros bisous

    Elizabeth